Avec sa coupole de 5 mètres de haut, l’observatoire Camille Flammarion, classé monument historique par le ministère de la Culture depuis le mois de mars 2010, est un joyau historique...
L’observatoire Camille Flammarion
Avec sa coupole de 5 mètres de haut, l’observatoire Camille Flammarion, classé monument historique par le ministère de la Culture depuis le mois de mars 2010, est un joyau historique. C'est un lieu de patrimoine non seulement pour les Juvisiens, mais aussi pour les Essonniens et les Franciliens.
Actuellement fermé pour des raisons de sécurité, l’édifice doit être restauré. La Ville a lancé en 2005 une étude de faisabilité pour y installer un centre d’animation de culture scientifique et technique faisant revivre ce lieu symbolique dans l’esprit de son fondateur, c’est-à-dire en contribuant à la vulgarisation de l’astronomie en direction du plus grand nombre. L’observatoire pourrait ainsi accueillir les groupes scolaires, mais aussi les particuliers.
Pour que l’édifice devienne un lieu de mémoire mais aussi une porte d’entrée vivante et pédagogique sur les sciences, accessible à tous, la Ville de Juvisy, la Société astronomique de France et l’association "Les Amis de Camille Flammarion" se sont engagées dans une recherche active de financements. En effet, 5 millions d’euros sont nécessaires pour la réhabilitation du monument.
La lunette astronomique, quant à elle, est partie en juin 2007 dans le sud de la France pour une rénovation totale. Sa nouvelle vie a été rendue possible grâce à une subvention de la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) de 10 000 €, mais aussi à un don important de la Fondation Goury Lafont de 20 000 €. La coupole, qui s’est envolée dans les airs au mois de décembre 2009, a passé plus de 6 mois dans un atelier des Yvelines pour se refaire une jeunesse.
De l’auberge des rois de France à l’observatoire : un peu d’histoire
Construit en 1730 et situé sur l’avenue de la Cour de France (actuelle nationale 7), l’observatoire Camille Flammarion était à l’origine un bâtiment qui servait d’auberge à la Cour se rendant régulièrement à Fontainebleau.
Devenu bien national à la Révolution en 1791, il a été par la suite revendu et utilisé comme relais de poste. En 1814, Napoléon Bonaparte y passe sa dernière nuit. C’est de là qu’il apprend que sa tentative de coup d’état a échoué et qu’il part à Fontainebleau d’où il fait ses adieux.
En 1882, Camille Flammarion reçoit cette propriété historique d’un généreux admirateur. L’illustre astronome s’empresse de transformer cette ancienne bâtisse en observatoire. Il y installe une coupole de 5 mètres de diamètre pour abriter la deuxième lunette d’amateur de l’époque.
L’endroit devient un haut lieu de la recherche scientifique. Passionné par toutes les sciences de la nature, Camille Flammarion installe dans le parc une station de météorologie et de radio culture. Il se constitue une bibliothèque de plus de 10 000 volumes, riche en ouvrages d’histoire des sciences, d’auteurs particulièrement recherchés de nos jours comme Copernic, Tycho Brahé, Kepler, Galilée, Newton, Leibniz, Laplace ou encore Delambre.
Des personnages illustres défilent à l’observatoire, tels que l’empereur du Brésil Dom Pedro II et l’astronome américain Percival Lowel.
À la mort de Gabrielle (sa deuxième épouse) en 1962, l’avenir du site est confié par testament à la Société Astronomique de France. Malheureusement les fonds de cette association « loi 1901 » ne lui permettent pas d’en assurer l’entretien. En 1971, un bail emphytéotique de 99 ans est signé avec la municipalité de Juvisy. Le site et ses objets scientifiques sont classés depuis 1996.
Le parc de l’Observatoire , clôt, ouvert au public, est un agréable jardin où il fait bon flâner aux beaux jours.
Savez-vous qui était Camille Flammarion ?
Moins connu du grand public que son frère Ernest, l'éditeur, Camille Flammarion était pourtant très populaire au 19e siècle et a beaucoup oeuvré pour la vulgarisation scientifique.
Né en 1842 à Montigny-le-Roi (Haute-Marne) et mort le 3 juin 1925 à Juvisy-sur-Orge, Camille Flammarion, après un bref passage à l’Observatoire de Paris, de 1858 à 1862, devient un chroniqueur scientifique reconnu et publie de nombreux articles dans l’Intransigeant, le Cosmos, le Magasin pittoresque. En 1879, il connaît définitivement le succès lors de la parution de son ouvrage : l’Astronomie populaire.
Ami de Gustave Eiffel, de Camille Saint-Saëns, de Jean Macé et de Charles Garnier, il reçoit à Juvisy-sur-Orge, l’empereur du Brésil Dom Pedro II, l’astronome américain Percival Lowell et contribue à la diffusion de l’astronomie dans toutes les couches de la société. Il développe l’astrophotographie dans ses observations et s’intéresse aux phénomènes paranormaux liés aux manifestations psychiques, ce qui lui vaudra le rejet de la communauté scientifique.
Le parc de l’observatoire, presque intact, est empreint des multiples anecdotes de la vie de ce personnage haut en couleurs. Il y est enterré auprès de ses deux épouses successives. Une rue à Juvisy, une école à Athis-Mons, un boulevard, un lycée à Marseille et une petite planète, « Flammario », portent son nom.
La Société Astronomique de France
Fondée en 1887 par Camille Flammarion, la SAF est propriétaire de l’Observatoire, loué par la Ville de Juvisy. Son objectif est de diffuser les sciences de l’Univers et de faire participer les amateurs à leurs progrès, dans l’esprit de vulgarisation scientifique de Camille Flammarion. Réunissant les personnes qui s’intéressent à la pratique de l’astronomie, ses efforts tendent à l’avancement et à la propagation de cette science et des sciences connexes ainsi qu’à faciliter les voies et les moyens à tous ceux qui désirent entreprendre des études d’astronomie.
La Société Astronomique de France organise des séances publiques d’observations sous la coupole et avec la lunette de Camille Flammarion (renseignements et inscriptions au 01 42 24 13 74)
L’association "Les Amis de Camille Flammarion"
Cette association souhaite œuvrer pour la réhabilitation de l’Observatoire et de son parc et rassembler la communauté scientifique, les élus locaux ainsi que les monuments historiques autour de ce projet. Il s’agit pour "Les Amis de Camille Flammarion" de mieux faire connaître l’homme qu’était Camille Flammarion, à travers un travail de recherche des photographies, gravures et écrits liés à son personnage à travers le monde. L’association a aussi pour projet la création d’une maison des sciences du ciel et de la terre.
Contact :
06 70 92 66 19
amis2camille@astrosurf.com
http://astrosurf.org/amis2camille
Héraldique
Origine et histoire du blason de Juvisy
Plus qu’une simple identification, un blason représente les emblèmes et les couleurs d’une ville. Il retrace son passé et symbolise ses heures de gloire. L’utilisation des blasons (ou armoiries) remonte au XIIème siècle. À cette époque, ils servaient à identifier les chevaliers lors des batailles ou des tournois.
L’héraldique (la science des blasons ou étude des armoiries) s’est ainsi développée dans toute l’Europe moyenâgeuse comme un système cohérent d’identification des personnes (clercs, nobles, bourgeois, paysans, femmes, communautés) et s’est ensuite étendue aux corporations de métiers, aux villes, et plus sporadiquement aux régions et nations.
C’est le 22 mai 1942 que le Conseil Municipal de Juvisy vota par délibération la création de son blason. « À l’instar des anciennes Villes qui possédaient leurs armoiries et de nouvelles qui en ont créées, Juvisy se doit d’affirmer sa personnalité en adoptant un blason qui concrétise son passé.
Bien qu’autrefois simple bourgade dépendant des Seigneurs de Montlhéry, Juvisy était connue par son relai de la Poste Royale qui se trouvait à l’emplacement de l’Observatoire Camille-Flammarion au lieu-dit « La Cour de France ». De temps immémorial, les Rois de France s’y arrêtaient dans leur voyage annuel de Paris à Fontainebleau. Charles VII, encore Dauphin, s’y réfugie en 1405 ; en 1602. Henri IV y séjourna ; Louis XIV faillit y établir sa résidence et fit construire la Terrasse et creuser le Miroir. Le 30 mars 1814, Napoléon y appris la chute de l’Empire.
Juvisy possède également un passé scientifique par le souvenir de Picard (1670), de Cassini et de Lacaille (1740) qui la choisirent comme ville d’extrémité sud de la base géodésique ayant servi à mesurer le méridien terrestre. Son Observatoire, par ses communications sur les phénomènes célestes adressées à l’étranger, a fait connaître Juvisy au monde entier.
Le chemin de Fer a installé à Juvisy une gare de bifurcation qui a provoqué un accroissement de la population : 442 habitants en 1856, 1140 en 1881, 2095 en 1891, 2912 en 1896, 3611 en 1911, 8359 en 1936. En conséquence, s’inspirant de toutes ces données, après avis de M. Baudet, Curé-doyen de Juvisy et de M. Lemoine, Archiviste départemental, le Conseil Municipal propose d’adopter définitivement les armoiries présentées qui ont pour légende, en langage héraldique : « De gueules à trois pals d’or, partir de sinople aux deux ponts superposés et surmontés d’une fontaine, le tout d’argent maçonné de sable au chef de France. » qui signifie en langage courant : « Les trois fleurs de lys sur fonds bleu rappellent l’Ile-de-France, province à laquelle Juvisy appartient, les couleurs rouge et verte sont celles des chemins de fer, les trois raies d’or symbolisent les trois grandes lignes qui le desservent, et le pont des Belles-Fontaines évoque les déplacements de la Cour et la Grande Route n°7».
En 1990 le blason disparait et le premier logo de la ville apparait. Un logo est une représentation graphique qui sert à identifier de manière unique et immédiate toute institution, association, organisation dans le but de se différencier des autres. Un logo est ainsi en général une marque écrite unique et déposée.
Ce dernier est repensé pour des raisons économiques et dans un souci de modernité en 2012, il ne comprend alors plus que deux couleurs, le gris et l’orange. Les voix de transports et de mobilités, la Seine, l’Orge, la route Nationale 7 et les voies de chemins de fer sont alors symbolisés par le « V » de couleur orange qui se démarque sur les autres lettres gris foncées et donne la sensation de mouvement. Le logo est parfois représenté en blanc et orange.
En 2015, le logo se modernise de nouveau et prend la forme que vous pouvez apercevoir aujourd’hui sur les affiches, courriers et documents officiels de la Ville. La couleur grise laisse définitivement la place au blanc et la mention GRAND PARIS est ajoutée dans le prolongement du « Y » de Juvisy pour marquer l’entrée de la commune dans le territoire de la métropole parisienne et son rattachement à l’établissement public territorial 12.
Le Parc des grottes
Histoire du Parc des Grottes de 1659 à nos jours
Le parc du château de Juvisy
Du XVIIème siècle à la fin du XIXème siècle, le parc d’agrément appartient à une vaste propriété comprenant notamment une demeure de qualité, le château de Juvisy. Ce vaste domaine a été la demeure de grandes familles issues de la noblesse de robe*, nobles qui occupaient des fonctions de gouvernement notamment dans la justice et les finances, qui y ont demeuré.
1659 à 1682 : la création du parc
L’illustre famille Rossignol des Roches a succédé à plusieurs nobles familles à la tête de la seigneurie de Juvisy en tant que « haut justicier ». Cette famille a marqué l’histoire de France par son expertise en code et chiffrement, autant pour élaborer que pour décrypter des communications sécurisées. Antoine Rossignol a attiré l’attention du Premier ministre le cardinal Richelieu, par un haut fait pendant un siège contre la ville huguenote Réalmont en 1626, mené par Henri II de Bourbon, prince de Condé. Les assiégeants interceptèrent une lettre chiffrée. Antoine Rossignol, mathématicien âgé de 26 ans, a mis en lumière le manque de ravitaillement de la ville précisé dans cette lettre, ce qui a permis au prince Henri II de Bourbon d’être en position de force et d’obtenir une capitulation des huguenots.
Antoine Rossignol, avait le titre de « conseiller du roi ». Sa descendance a perpétué ce savoir, Bonaventure son fils d’Antoine Rossignol et Antoine-Bonaventure Rossignol son petit-fils obtinrent tous deux le poste de « président de la Cour des comptes ». Pour la petite anecdote, à partir du XVIIIe siècle, le mot rossignol exprime dans le langage commun l'idée d'une clé ou d'un jeu de clés « passe-partout » pour ouvrir tout ce qui est verrouillé non pas en raison de l'oiseau, mais en raison de l’expertise d'Antoine Rossignol.
Cette famille s’implique et investit énormément dans sa propriété juvisienne. Elle fait appel à l’architecte réputé François Blondel pour aménager les jardins du parc. En 1665 il crée notamment deux des pièces maîtresses du parc, le canal, grande pièce d’eau rectangulaire alors situé à l’emplacement de l’actuel bassin, et la grotte cascade, qui n’est autre que le mur en « fer à cheval » soutenant la terrasse. Mais les travaux ne s’arrêtent pas là ! Le parc est également agrémenté de parterres, de bosquets, de glacis et de diverses pièces d’eau (avec des jets d’eau), et même d’une orangerie. De très hautes statues ornent les niches de la grotte cascade, et les hauts socles qui se tiennent face à la grotte ainsi qu’aux angles des cheminements. Cette période marque l’âge d’or du parc. Il rivalise alors avec ceux des propriétés qui longent la vallée.
Pendant le règne de Louis XIV, Antoine Rossignol et son fils, Bonaventure, travaillent aussi bien dans leur domaine de Juvisy que dans une chambre attenante au bureau du Roi, à Versailles.
1706-1807 : de multiples propriétaires
Après la mort d’Antoine Rossignol en 1682, le vaste domaine est conservé par la famille jusqu’en 1706. A partir de cette date, et pendant un siècle, de très nombreux maître des lieux vont se succéder. Cet enchainement de propriétaires sur une période courte témoigne d’un désintérêt certain pour cette propriété.
Un aménagement notable est à retenir entre 1723 et 1728, la création de la « Route Royale » (aujourd’hui route nationale 7) reliant Paris à Fontainebleau. Louis XV demande la construction d’un pont (1724-1728) pour traverser l’Orge sans se mouiller. L’édifice est alors appelé « Pont du Roy ». La découverte de plusieurs sources précipite cependant la fin des travaux. Deux fontaines monumentales sont conçues autour de ces sources par des artistes de l’Académie sur une demande du roi, qui les considère comme des trophées en son honneur. La nature de par son caractère indomptable, symbolise à cette époque le pouvoir du roi. Le pont est alors renommé « Pont des Belles Fontaines ». Lors de l’élargissement de la route nationale 7, ces deux fontaines ont été déplacées dans le parc Ducastel.
1807/1811-1890 : Transformation en parc paysager et morcellement
En 1807, La propriété est rachetée par la famille Monttessuy. Elle sera propriétaire du domaine jusqu’en 1890.
Auguste de Monttessuy, comte et maire de Juvisy de 1823 à 1835, est très attaché à sa propriété et s’applique à la faire évoluer en acquérant d’autres terres qui agrandissent considérablement le domaine et le parc. Entre 1822 et 1836, le parc subit de grands changements et revêt la forme d’un parc paysager.
Dans sa partie basse s’ajoute de nouvelles parcelles, un étang relié à l’Orge face au château, des plantations de massifs qui habillent les cheminements.
Dans la partie haute du parc, une nouvelle grotte apparaît : la grotte dite « rocaille » sur laquelle l’eau s’écoule en cascades. Un petit pavillon de chasse est également construit, il surplombe tel un belvédère le grand paysage.
Le patrimoine végétal existant s’enrichit en accueillant des conifères, qui se développent particulièrement aux abords de la grotte rocaille, ainsi que des joncs qui colonisent la glaise et assure l’étanchéité du canal.
A la mort d’Auguste de Montessuy, son fils, Gustave de Monttessuy lui succède. Cette nouvelle période marque un tournant dans le parc des grottes. Le fils du comte, très accaparé par ses fonctions diplomatiques, se désintéresse peu à peu de la propriété. A partir des années 1850, la question de la vente de la propriété se pose. La famille de Montessuy acquière des terres et des châteaux en Normandie et en Tourraine, entre 1862 et 1887.
Un autre fait historique affecte le parc de façon notable : la guerre de 1870. Pour rappel, entre le 19 juillet 1870 et le 29 janvier 1871, cette guerre oppose le Second Empire français au royaume de Prusse et ses alliés allemands. Durant cette période, les troupes allemandes occupent Juvisy. Le parc est ravagé et les statues de marbre du jardin sont brisées et jetées de leur piédestal.
Dès 1885, la vente et le démembrement du domaine devient l’enjeu d’une juteuse et vaste opération immobilière…
De 1890 à 1937
Le parc, jardin des lotissements
De 1659 à 1890, le château de Juvisy et son parc ont été la demeure de grandes et illustres familles, dont les Rossignol des Roches de 1659 à 1706, et les Monttessuy de 1807 à 1890.
La période de 1890 à 1937 marque un tournant pour le parc car elle correspond au moment où il va progressivement prendre sa dimension actuelle.
1890 à 1934 : copropriétés et lotissements
Une vaste opération de commercialisation des terrains et du château s’opère à partir de 1890, par le biais de sociétés anonymes dont la comtesse de Monttessuy est l’actionnaire majoritaire, ce qui va morceler la propriété. Afin de rendre attractif ce terrain, un toilettage est effectué dans le parc : nettoyage des grottes, taille des arbres et plantations diverses. Le canal est transformé en une pièce d’eau et le pavillon de chasse est détruit.
Le domaine est considérablement réduit. Vaste de plus de 50 hectares au XVIIème siècle, il ne s’étend plus que sur 3 hectares concentrés autour des deux grottes et de la pièce d’eau. Des maisons individuelles se construisent peu à peu autour du parc, qui devient un espace paysagé à l’usage des copropriétaires et de leurs loisirs : promenade, tennis, baignade, etc. Ces copropriétaires, organisés en un Syndicat du parc de Juvisy, dès la fin de l’année 1929, n’ont pas les moyens d’entretenir le parc. Les deux grottes se dégradent peu à peu. Les balustrades de la Grotte cascades vont même être détériorées. Les réseaux hydrauliques sont aussi affectés par la construction et la vente de lots.
1934 à 1937 : cession du parc à la Ville
C’est dans cet état que l’association syndicale du Parc de Juvisy négocie avec la municipalité la cession du parc et des voiries. Dès 1934, la Ville de Juvisy projette de créer des jardins publics à l’usage des Juvisiens. C’est dans cette dynamique que la commune acquiert des parcs en vente ou à céder en 1936 et 1937, parmi lesquels figurent le parc et le château de Bel Fontaine (l’actuel Hôtel de Ville) ainsi que le terrain Camille Flammarion. Lors de la cession du Parc des Grottes à la ville de Juvisy, en 1937, son état est qualifié d’alarmant. Des travaux d’urgence concernant la mise en sécurité au niveau de la grotte cascade sont vigoureusement réclamés.
De 1937 à aujourd’hui
Le parc public
À partir de 1937, une nouvelle histoire s’écrit pour le parc des Grottes. En l’acquérant, la ville devient responsable de ce site, haut témoin de l’histoire. Le contexte historique pousse la municipalité à gérer d’autres priorités : reconstruction de la ville au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, arrivée de nouveaux habitants et densification urbaine sont au programme.
1937 - 1963 : un parc de jeux à l’abandon
Lors de la cession du parc en 1937 à la ville de Juvisy, des travaux d’urgence pour la mise en sécurité sont réclamés. La guerre empêche la réalisation de ces travaux, mais elle est également dévastatrice pour le parc. En 1944, le bombardement ébranle la grotte cascade, le souffle des bombes a jeté les statues des niches à terre. La balustrade est détruite et jonche le sol en contrebas du monument. Les niches de la grotte cascade sont alors complètement obturées.
Au lendemain de la guerre, la reconstruction de la ville et le relogement des sinistrés sont au cœur des préoccupations. Pour répondre à ce problème majeur, des baraquements sont installés au pied de la grotte cascade et sur la terrasse. Cette situation durera jusqu’en 1968. Durant cette période, le parc devient le terrain de jeux et de baignade des enfants. Des travaux sont même réalisés autour du bassin en 1947 et 1949 pour faciliter la baignade.
La volonté de faire du parc un espace de loisirs et d’agrément, tout comme avant la guerre, s’envisage à nouveau après les divers programmes de logement. En effet, la priorité n’est plus à la construction mais à l’amélioration du cadre de vie des habitants.
1964 – 1982 : les travaux de restauration et de transformation
À partir de 1968, différents architectes sont consultés. Le projet de l’architecte paysagiste Ferdinand Duprat est retenu. Entre 1968 et 1970, les baraquements provisoires sont démolis, les arbres hors d’âge sont abattus pour dégager le site. La pièce d’eau est redessinée pour laisser place à celle présente aujourd’hui, de plus petite dimension. Les grottes sont nettoyées, des travaux sur la conduite d’eau de la source de la grotte rocaille et sur le système d’évacuation des eaux de la pièce d’eau sont entrepris, et un éclairage public est installé dans le parc. Cette première étape de travaux permet de redessiner le parc, mais n’inclut pas la sauvegarde de la grotte pourtant très fragilisée.
Ça sera le cas entre 1975 et 1981 avec des travaux de sauvegarde de la grotte cascade, projet mené par E. Delaunay, architecte des bâtiments de France. Des travaux sont réalisés sur le fronton central et sur les deux bras du monument. Pour autant la balustrade n’est pas réparée. En effet, la municipalité fait face à des dépenses imprévues suite à l’effondrement de la galerie.
1982 – 2012 : De nouveaux enjeux / un nouveau projet
Les travaux réalisés jusqu’en 1981 ne semblent pas suffisants. En effet, la végétation s’accroche sur les parois de la grotte cascade et sur la grotte rocaille, des désordres apparaissent sur la grotte principale, le ruissèlement des eaux circulant à l’intérieur pose problème, et le patrimoine végétal est en mauvais état.
C’est dans une approche pluridisciplinaire (paysagisme, patrimoine, hydraulique) que la municipalité envisage une réhabilitation du parc des Grottes. Suite à des études préalables, elle sera prévue et financée par la Direction Régionales des Affaires Culturelles (DRAC), la Région Ile-de-France, les Portes de l’Essonne et la Ville.
Les Monuments
Les informations ci-dessous sont tirées de l’ouvrage Juvisy-sur-Orge – images du xxe siècle, réalisé en 1993 par l’association Les Juvisiens de Juvisy.
La Pyramide
L’abbé Jean Picard avait reçu pour mission de fonder l’observatoire de Paris et d’effectuer avec précision la mesure de la Terre. Pour exécuter ses calculs, il avait pris comme référence la route de Paris à Fontainebleau. Pour marquer cet événement, on éleva en 1740 un monument en forme de pyramide à la limite de la commune de Juvisy.
La pyramide a été classée monument historique en 1942.
Les Belles Fontaines
Ces deux fontaines ont été construites en 1728 de part et d’autre du pont du Roy, pour tirer parti des sources découvertes lors des travaux de l’édifice. Elles ont été déplacées lors de l’élargissement de la route Nationale 7 dans les années 1970, pour être remontées dans le parc Ducastel.
La terrasse en fer à cheval
Elle était l’élément central du parc. Antoine Blondel, grand architecte et mathématicien, aurait participé à l’élaboration de ce grand mur percé de niches où logeaient d’immenses statues de divinités.
La croix-autel
Auparavant placée sur la place du village, ce petit monument a été transporté en 1824 à son emplacement actuel, au croisement de la rue de la Fronde et de la Grande rue. En 1936, cette croix de pierre fut subtilisée par des vandales et retrouvée quelques mois plus tard dans l’Orge. Depuis 1933, elle est classée à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.
Avec sa coupole de 5 mètres de haut, l’observatoire Camille Flammarion, classé monument historique par le ministère de la Culture depuis le mois de mars 2010, est un joyau historique...
L’observatoire Camille Flammarion
Avec sa coupole de 5 mètres de haut, l’observatoire Camille Flammarion, classé monument historique par le ministère de la Culture depuis le mois de mars 2010, est un joyau historique. C'est un lieu de patrimoine non seulement pour les Juvisiens, mais aussi pour les Essonniens et les Franciliens.
Actuellement fermé pour des raisons de sécurité, l’édifice doit être restauré. La Ville a lancé en 2005 une étude de faisabilité pour y installer un centre d’animation de culture scientifique et technique faisant revivre ce lieu symbolique dans l’esprit de son fondateur, c’est-à-dire en contribuant à la vulgarisation de l’astronomie en direction du plus grand nombre. L’observatoire pourrait ainsi accueillir les groupes scolaires, mais aussi les particuliers.
Pour que l’édifice devienne un lieu de mémoire mais aussi une porte d’entrée vivante et pédagogique sur les sciences, accessible à tous, la Ville de Juvisy, la Société astronomique de France et l’association "Les Amis de Camille Flammarion" se sont engagées dans une recherche active de financements. En effet, 5 millions d’euros sont nécessaires pour la réhabilitation du monument.
La lunette astronomique, quant à elle, est partie en juin 2007 dans le sud de la France pour une rénovation totale. Sa nouvelle vie a été rendue possible grâce à une subvention de la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) de 10 000 €, mais aussi à un don important de la Fondation Goury Lafont de 20 000 €. La coupole, qui s’est envolée dans les airs au mois de décembre 2009, a passé plus de 6 mois dans un atelier des Yvelines pour se refaire une jeunesse.
De l’auberge des rois de France à l’observatoire : un peu d’histoire
Construit en 1730 et situé sur l’avenue de la Cour de France (actuelle nationale 7), l’observatoire Camille Flammarion était à l’origine un bâtiment qui servait d’auberge à la Cour se rendant régulièrement à Fontainebleau.
Devenu bien national à la Révolution en 1791, il a été par la suite revendu et utilisé comme relais de poste. En 1814, Napoléon Bonaparte y passe sa dernière nuit. C’est de là qu’il apprend que sa tentative de coup d’état a échoué et qu’il part à Fontainebleau d’où il fait ses adieux.
En 1882, Camille Flammarion reçoit cette propriété historique d’un généreux admirateur. L’illustre astronome s’empresse de transformer cette ancienne bâtisse en observatoire. Il y installe une coupole de 5 mètres de diamètre pour abriter la deuxième lunette d’amateur de l’époque.
L’endroit devient un haut lieu de la recherche scientifique. Passionné par toutes les sciences de la nature, Camille Flammarion installe dans le parc une station de météorologie et de radio culture. Il se constitue une bibliothèque de plus de 10 000 volumes, riche en ouvrages d’histoire des sciences, d’auteurs particulièrement recherchés de nos jours comme Copernic, Tycho Brahé, Kepler, Galilée, Newton, Leibniz, Laplace ou encore Delambre.
Des personnages illustres défilent à l’observatoire, tels que l’empereur du Brésil Dom Pedro II et l’astronome américain Percival Lowel.
À la mort de Gabrielle (sa deuxième épouse) en 1962, l’avenir du site est confié par testament à la Société Astronomique de France. Malheureusement les fonds de cette association « loi 1901 » ne lui permettent pas d’en assurer l’entretien. En 1971, un bail emphytéotique de 99 ans est signé avec la municipalité de Juvisy. Le site et ses objets scientifiques sont classés depuis 1996.
Le parc de l’Observatoire , clôt, ouvert au public, est un agréable jardin où il fait bon flâner aux beaux jours.
Savez-vous qui était Camille Flammarion ?
Moins connu du grand public que son frère Ernest, l'éditeur, Camille Flammarion était pourtant très populaire au 19e siècle et a beaucoup oeuvré pour la vulgarisation scientifique.
Né en 1842 à Montigny-le-Roi (Haute-Marne) et mort le 3 juin 1925 à Juvisy-sur-Orge, Camille Flammarion, après un bref passage à l’Observatoire de Paris, de 1858 à 1862, devient un chroniqueur scientifique reconnu et publie de nombreux articles dans l’Intransigeant, le Cosmos, le Magasin pittoresque. En 1879, il connaît définitivement le succès lors de la parution de son ouvrage : l’Astronomie populaire.
Ami de Gustave Eiffel, de Camille Saint-Saëns, de Jean Macé et de Charles Garnier, il reçoit à Juvisy-sur-Orge, l’empereur du Brésil Dom Pedro II, l’astronome américain Percival Lowell et contribue à la diffusion de l’astronomie dans toutes les couches de la société. Il développe l’astrophotographie dans ses observations et s’intéresse aux phénomènes paranormaux liés aux manifestations psychiques, ce qui lui vaudra le rejet de la communauté scientifique.
Le parc de l’observatoire, presque intact, est empreint des multiples anecdotes de la vie de ce personnage haut en couleurs. Il y est enterré auprès de ses deux épouses successives. Une rue à Juvisy, une école à Athis-Mons, un boulevard, un lycée à Marseille et une petite planète, « Flammario », portent son nom.
La Société Astronomique de France
Fondée en 1887 par Camille Flammarion, la SAF est propriétaire de l’Observatoire, loué par la Ville de Juvisy. Son objectif est de diffuser les sciences de l’Univers et de faire participer les amateurs à leurs progrès, dans l’esprit de vulgarisation scientifique de Camille Flammarion. Réunissant les personnes qui s’intéressent à la pratique de l’astronomie, ses efforts tendent à l’avancement et à la propagation de cette science et des sciences connexes ainsi qu’à faciliter les voies et les moyens à tous ceux qui désirent entreprendre des études d’astronomie.
La Société Astronomique de France organise des séances publiques d’observations sous la coupole et avec la lunette de Camille Flammarion (renseignements et inscriptions au 01 42 24 13 74)
L’association "Les Amis de Camille Flammarion"
Cette association souhaite œuvrer pour la réhabilitation de l’Observatoire et de son parc et rassembler la communauté scientifique, les élus locaux ainsi que les monuments historiques autour de ce projet. Il s’agit pour "Les Amis de Camille Flammarion" de mieux faire connaître l’homme qu’était Camille Flammarion, à travers un travail de recherche des photographies, gravures et écrits liés à son personnage à travers le monde. L’association a aussi pour projet la création d’une maison des sciences du ciel et de la terre.
Contact :
06 70 92 66 19
amis2camille@astrosurf.com
http://astrosurf.org/amis2camille
Héraldique
Origine et histoire du blason de Juvisy
Plus qu’une simple identification, un blason représente les emblèmes et les couleurs d’une ville. Il retrace son passé et symbolise ses heures de gloire. L’utilisation des blasons (ou armoiries) remonte au XIIème siècle. À cette époque, ils servaient à identifier les chevaliers lors des batailles ou des tournois.
L’héraldique (la science des blasons ou étude des armoiries) s’est ainsi développée dans toute l’Europe moyenâgeuse comme un système cohérent d’identification des personnes (clercs, nobles, bourgeois, paysans, femmes, communautés) et s’est ensuite étendue aux corporations de métiers, aux villes, et plus sporadiquement aux régions et nations.
C’est le 22 mai 1942 que le Conseil Municipal de Juvisy vota par délibération la création de son blason. « À l’instar des anciennes Villes qui possédaient leurs armoiries et de nouvelles qui en ont créées, Juvisy se doit d’affirmer sa personnalité en adoptant un blason qui concrétise son passé.
Bien qu’autrefois simple bourgade dépendant des Seigneurs de Montlhéry, Juvisy était connue par son relai de la Poste Royale qui se trouvait à l’emplacement de l’Observatoire Camille-Flammarion au lieu-dit « La Cour de France ». De temps immémorial, les Rois de France s’y arrêtaient dans leur voyage annuel de Paris à Fontainebleau. Charles VII, encore Dauphin, s’y réfugie en 1405 ; en 1602. Henri IV y séjourna ; Louis XIV faillit y établir sa résidence et fit construire la Terrasse et creuser le Miroir. Le 30 mars 1814, Napoléon y appris la chute de l’Empire.
Juvisy possède également un passé scientifique par le souvenir de Picard (1670), de Cassini et de Lacaille (1740) qui la choisirent comme ville d’extrémité sud de la base géodésique ayant servi à mesurer le méridien terrestre. Son Observatoire, par ses communications sur les phénomènes célestes adressées à l’étranger, a fait connaître Juvisy au monde entier.
Le chemin de Fer a installé à Juvisy une gare de bifurcation qui a provoqué un accroissement de la population : 442 habitants en 1856, 1140 en 1881, 2095 en 1891, 2912 en 1896, 3611 en 1911, 8359 en 1936. En conséquence, s’inspirant de toutes ces données, après avis de M. Baudet, Curé-doyen de Juvisy et de M. Lemoine, Archiviste départemental, le Conseil Municipal propose d’adopter définitivement les armoiries présentées qui ont pour légende, en langage héraldique : « De gueules à trois pals d’or, partir de sinople aux deux ponts superposés et surmontés d’une fontaine, le tout d’argent maçonné de sable au chef de France. » qui signifie en langage courant : « Les trois fleurs de lys sur fonds bleu rappellent l’Ile-de-France, province à laquelle Juvisy appartient, les couleurs rouge et verte sont celles des chemins de fer, les trois raies d’or symbolisent les trois grandes lignes qui le desservent, et le pont des Belles-Fontaines évoque les déplacements de la Cour et la Grande Route n°7».
En 1990 le blason disparait et le premier logo de la ville apparait. Un logo est une représentation graphique qui sert à identifier de manière unique et immédiate toute institution, association, organisation dans le but de se différencier des autres. Un logo est ainsi en général une marque écrite unique et déposée.
Ce dernier est repensé pour des raisons économiques et dans un souci de modernité en 2012, il ne comprend alors plus que deux couleurs, le gris et l’orange. Les voix de transports et de mobilités, la Seine, l’Orge, la route Nationale 7 et les voies de chemins de fer sont alors symbolisés par le « V » de couleur orange qui se démarque sur les autres lettres gris foncées et donne la sensation de mouvement. Le logo est parfois représenté en blanc et orange.
En 2015, le logo se modernise de nouveau et prend la forme que vous pouvez apercevoir aujourd’hui sur les affiches, courriers et documents officiels de la Ville. La couleur grise laisse définitivement la place au blanc et la mention GRAND PARIS est ajoutée dans le prolongement du « Y » de Juvisy pour marquer l’entrée de la commune dans le territoire de la métropole parisienne et son rattachement à l’établissement public territorial 12.
Le Parc des grottes
Histoire du Parc des Grottes de 1659 à nos jours
Le parc du château de Juvisy
Du XVIIème siècle à la fin du XIXème siècle, le parc d’agrément appartient à une vaste propriété comprenant notamment une demeure de qualité, le château de Juvisy. Ce vaste domaine a été la demeure de grandes familles issues de la noblesse de robe*, nobles qui occupaient des fonctions de gouvernement notamment dans la justice et les finances, qui y ont demeuré.
1659 à 1682 : la création du parc
L’illustre famille Rossignol des Roches a succédé à plusieurs nobles familles à la tête de la seigneurie de Juvisy en tant que « haut justicier ». Cette famille a marqué l’histoire de France par son expertise en code et chiffrement, autant pour élaborer que pour décrypter des communications sécurisées. Antoine Rossignol a attiré l’attention du Premier ministre le cardinal Richelieu, par un haut fait pendant un siège contre la ville huguenote Réalmont en 1626, mené par Henri II de Bourbon, prince de Condé. Les assiégeants interceptèrent une lettre chiffrée. Antoine Rossignol, mathématicien âgé de 26 ans, a mis en lumière le manque de ravitaillement de la ville précisé dans cette lettre, ce qui a permis au prince Henri II de Bourbon d’être en position de force et d’obtenir une capitulation des huguenots.
Antoine Rossignol, avait le titre de « conseiller du roi ». Sa descendance a perpétué ce savoir, Bonaventure son fils d’Antoine Rossignol et Antoine-Bonaventure Rossignol son petit-fils obtinrent tous deux le poste de « président de la Cour des comptes ». Pour la petite anecdote, à partir du XVIIIe siècle, le mot rossignol exprime dans le langage commun l'idée d'une clé ou d'un jeu de clés « passe-partout » pour ouvrir tout ce qui est verrouillé non pas en raison de l'oiseau, mais en raison de l’expertise d'Antoine Rossignol.
Cette famille s’implique et investit énormément dans sa propriété juvisienne. Elle fait appel à l’architecte réputé François Blondel pour aménager les jardins du parc. En 1665 il crée notamment deux des pièces maîtresses du parc, le canal, grande pièce d’eau rectangulaire alors situé à l’emplacement de l’actuel bassin, et la grotte cascade, qui n’est autre que le mur en « fer à cheval » soutenant la terrasse. Mais les travaux ne s’arrêtent pas là ! Le parc est également agrémenté de parterres, de bosquets, de glacis et de diverses pièces d’eau (avec des jets d’eau), et même d’une orangerie. De très hautes statues ornent les niches de la grotte cascade, et les hauts socles qui se tiennent face à la grotte ainsi qu’aux angles des cheminements. Cette période marque l’âge d’or du parc. Il rivalise alors avec ceux des propriétés qui longent la vallée.
Pendant le règne de Louis XIV, Antoine Rossignol et son fils, Bonaventure, travaillent aussi bien dans leur domaine de Juvisy que dans une chambre attenante au bureau du Roi, à Versailles.
1706-1807 : de multiples propriétaires
Après la mort d’Antoine Rossignol en 1682, le vaste domaine est conservé par la famille jusqu’en 1706. A partir de cette date, et pendant un siècle, de très nombreux maître des lieux vont se succéder. Cet enchainement de propriétaires sur une période courte témoigne d’un désintérêt certain pour cette propriété.
Un aménagement notable est à retenir entre 1723 et 1728, la création de la « Route Royale » (aujourd’hui route nationale 7) reliant Paris à Fontainebleau. Louis XV demande la construction d’un pont (1724-1728) pour traverser l’Orge sans se mouiller. L’édifice est alors appelé « Pont du Roy ». La découverte de plusieurs sources précipite cependant la fin des travaux. Deux fontaines monumentales sont conçues autour de ces sources par des artistes de l’Académie sur une demande du roi, qui les considère comme des trophées en son honneur. La nature de par son caractère indomptable, symbolise à cette époque le pouvoir du roi. Le pont est alors renommé « Pont des Belles Fontaines ». Lors de l’élargissement de la route nationale 7, ces deux fontaines ont été déplacées dans le parc Ducastel.
1807/1811-1890 : Transformation en parc paysager et morcellement
En 1807, La propriété est rachetée par la famille Monttessuy. Elle sera propriétaire du domaine jusqu’en 1890.
Auguste de Monttessuy, comte et maire de Juvisy de 1823 à 1835, est très attaché à sa propriété et s’applique à la faire évoluer en acquérant d’autres terres qui agrandissent considérablement le domaine et le parc. Entre 1822 et 1836, le parc subit de grands changements et revêt la forme d’un parc paysager.
Dans sa partie basse s’ajoute de nouvelles parcelles, un étang relié à l’Orge face au château, des plantations de massifs qui habillent les cheminements.
Dans la partie haute du parc, une nouvelle grotte apparaît : la grotte dite « rocaille » sur laquelle l’eau s’écoule en cascades. Un petit pavillon de chasse est également construit, il surplombe tel un belvédère le grand paysage.
Le patrimoine végétal existant s’enrichit en accueillant des conifères, qui se développent particulièrement aux abords de la grotte rocaille, ainsi que des joncs qui colonisent la glaise et assure l’étanchéité du canal.
A la mort d’Auguste de Montessuy, son fils, Gustave de Monttessuy lui succède. Cette nouvelle période marque un tournant dans le parc des grottes. Le fils du comte, très accaparé par ses fonctions diplomatiques, se désintéresse peu à peu de la propriété. A partir des années 1850, la question de la vente de la propriété se pose. La famille de Montessuy acquière des terres et des châteaux en Normandie et en Tourraine, entre 1862 et 1887.
Un autre fait historique affecte le parc de façon notable : la guerre de 1870. Pour rappel, entre le 19 juillet 1870 et le 29 janvier 1871, cette guerre oppose le Second Empire français au royaume de Prusse et ses alliés allemands. Durant cette période, les troupes allemandes occupent Juvisy. Le parc est ravagé et les statues de marbre du jardin sont brisées et jetées de leur piédestal.
Dès 1885, la vente et le démembrement du domaine devient l’enjeu d’une juteuse et vaste opération immobilière…
De 1890 à 1937
Le parc, jardin des lotissements
De 1659 à 1890, le château de Juvisy et son parc ont été la demeure de grandes et illustres familles, dont les Rossignol des Roches de 1659 à 1706, et les Monttessuy de 1807 à 1890.
La période de 1890 à 1937 marque un tournant pour le parc car elle correspond au moment où il va progressivement prendre sa dimension actuelle.
1890 à 1934 : copropriétés et lotissements
Une vaste opération de commercialisation des terrains et du château s’opère à partir de 1890, par le biais de sociétés anonymes dont la comtesse de Monttessuy est l’actionnaire majoritaire, ce qui va morceler la propriété. Afin de rendre attractif ce terrain, un toilettage est effectué dans le parc : nettoyage des grottes, taille des arbres et plantations diverses. Le canal est transformé en une pièce d’eau et le pavillon de chasse est détruit.
Le domaine est considérablement réduit. Vaste de plus de 50 hectares au XVIIème siècle, il ne s’étend plus que sur 3 hectares concentrés autour des deux grottes et de la pièce d’eau. Des maisons individuelles se construisent peu à peu autour du parc, qui devient un espace paysagé à l’usage des copropriétaires et de leurs loisirs : promenade, tennis, baignade, etc. Ces copropriétaires, organisés en un Syndicat du parc de Juvisy, dès la fin de l’année 1929, n’ont pas les moyens d’entretenir le parc. Les deux grottes se dégradent peu à peu. Les balustrades de la Grotte cascades vont même être détériorées. Les réseaux hydrauliques sont aussi affectés par la construction et la vente de lots.
1934 à 1937 : cession du parc à la Ville
C’est dans cet état que l’association syndicale du Parc de Juvisy négocie avec la municipalité la cession du parc et des voiries. Dès 1934, la Ville de Juvisy projette de créer des jardins publics à l’usage des Juvisiens. C’est dans cette dynamique que la commune acquiert des parcs en vente ou à céder en 1936 et 1937, parmi lesquels figurent le parc et le château de Bel Fontaine (l’actuel Hôtel de Ville) ainsi que le terrain Camille Flammarion. Lors de la cession du Parc des Grottes à la ville de Juvisy, en 1937, son état est qualifié d’alarmant. Des travaux d’urgence concernant la mise en sécurité au niveau de la grotte cascade sont vigoureusement réclamés.
De 1937 à aujourd’hui
Le parc public
À partir de 1937, une nouvelle histoire s’écrit pour le parc des Grottes. En l’acquérant, la ville devient responsable de ce site, haut témoin de l’histoire. Le contexte historique pousse la municipalité à gérer d’autres priorités : reconstruction de la ville au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, arrivée de nouveaux habitants et densification urbaine sont au programme.
1937 - 1963 : un parc de jeux à l’abandon
Lors de la cession du parc en 1937 à la ville de Juvisy, des travaux d’urgence pour la mise en sécurité sont réclamés. La guerre empêche la réalisation de ces travaux, mais elle est également dévastatrice pour le parc. En 1944, le bombardement ébranle la grotte cascade, le souffle des bombes a jeté les statues des niches à terre. La balustrade est détruite et jonche le sol en contrebas du monument. Les niches de la grotte cascade sont alors complètement obturées.
Au lendemain de la guerre, la reconstruction de la ville et le relogement des sinistrés sont au cœur des préoccupations. Pour répondre à ce problème majeur, des baraquements sont installés au pied de la grotte cascade et sur la terrasse. Cette situation durera jusqu’en 1968. Durant cette période, le parc devient le terrain de jeux et de baignade des enfants. Des travaux sont même réalisés autour du bassin en 1947 et 1949 pour faciliter la baignade.
La volonté de faire du parc un espace de loisirs et d’agrément, tout comme avant la guerre, s’envisage à nouveau après les divers programmes de logement. En effet, la priorité n’est plus à la construction mais à l’amélioration du cadre de vie des habitants.
1964 – 1982 : les travaux de restauration et de transformation
À partir de 1968, différents architectes sont consultés. Le projet de l’architecte paysagiste Ferdinand Duprat est retenu. Entre 1968 et 1970, les baraquements provisoires sont démolis, les arbres hors d’âge sont abattus pour dégager le site. La pièce d’eau est redessinée pour laisser place à celle présente aujourd’hui, de plus petite dimension. Les grottes sont nettoyées, des travaux sur la conduite d’eau de la source de la grotte rocaille et sur le système d’évacuation des eaux de la pièce d’eau sont entrepris, et un éclairage public est installé dans le parc. Cette première étape de travaux permet de redessiner le parc, mais n’inclut pas la sauvegarde de la grotte pourtant très fragilisée.
Ça sera le cas entre 1975 et 1981 avec des travaux de sauvegarde de la grotte cascade, projet mené par E. Delaunay, architecte des bâtiments de France. Des travaux sont réalisés sur le fronton central et sur les deux bras du monument. Pour autant la balustrade n’est pas réparée. En effet, la municipalité fait face à des dépenses imprévues suite à l’effondrement de la galerie.
1982 – 2012 : De nouveaux enjeux / un nouveau projet
Les travaux réalisés jusqu’en 1981 ne semblent pas suffisants. En effet, la végétation s’accroche sur les parois de la grotte cascade et sur la grotte rocaille, des désordres apparaissent sur la grotte principale, le ruissèlement des eaux circulant à l’intérieur pose problème, et le patrimoine végétal est en mauvais état.
C’est dans une approche pluridisciplinaire (paysagisme, patrimoine, hydraulique) que la municipalité envisage une réhabilitation du parc des Grottes. Suite à des études préalables, elle sera prévue et financée par la Direction Régionales des Affaires Culturelles (DRAC), la Région Ile-de-France, les Portes de l’Essonne et la Ville.
Les Monuments
Les informations ci-dessous sont tirées de l’ouvrage Juvisy-sur-Orge – images du xxe siècle, réalisé en 1993 par l’association Les Juvisiens de Juvisy.
La Pyramide
L’abbé Jean Picard avait reçu pour mission de fonder l’observatoire de Paris et d’effectuer avec précision la mesure de la Terre. Pour exécuter ses calculs, il avait pris comme référence la route de Paris à Fontainebleau. Pour marquer cet événement, on éleva en 1740 un monument en forme de pyramide à la limite de la commune de Juvisy.
La pyramide a été classée monument historique en 1942.
Les Belles Fontaines
Ces deux fontaines ont été construites en 1728 de part et d’autre du pont du Roy, pour tirer parti des sources découvertes lors des travaux de l’édifice. Elles ont été déplacées lors de l’élargissement de la route Nationale 7 dans les années 1970, pour être remontées dans le parc Ducastel.
La terrasse en fer à cheval
Elle était l’élément central du parc. Antoine Blondel, grand architecte et mathématicien, aurait participé à l’élaboration de ce grand mur percé de niches où logeaient d’immenses statues de divinités.
La croix-autel
Auparavant placée sur la place du village, ce petit monument a été transporté en 1824 à son emplacement actuel, au croisement de la rue de la Fronde et de la Grande rue. En 1936, cette croix de pierre fut subtilisée par des vandales et retrouvée quelques mois plus tard dans l’Orge. Depuis 1933, elle est classée à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.