Ensemble # 33| Juvisy Mag | Juillet - Août 2024

27 • Ensemble #33 • Juillet - août 2024 Groupe Juvisy nous unit ! (Majorité municipale) Tribunes Le collectif « Union populaire de Juvisy » Le groupe Juvisy Écologique et Solidaire Se soucier bien plus des enfants et jeunes privés de vacances ! Le Front populaire en 1936 institue le droit aux congés payés. Il y associe le droit aux vacances, ainsi la création de la SNCF et les billets de congés payés permettent aux ouvriers de découvrir la mer et de quitter leur quo- tidien, autant de moments immortalisés par les photos de Robert Doisneau. Aujourd’hui, à Juvisy, l’exercice de ce droit recule et « vacances » devient, pour de nombreux enfants et jeunes, synonyme de « vide ». Alors que la situation éco- nomique et sociale empêche de nombreuses familles de partir – entre 35 et 40% y renoncent faute d’argent -, l’offre municipale réussit le tour de force d’être à la fois insuffisante et inadaptée. D’une part, les propositions de séjours de la Ville, en nombre limité et qui s’arrêtent à 14 ans, ne rencontrent pas les besoins : le nombre d’inscrits en témoigne, moins de 60. Cela vient-il des prix, de l’âge retenu, d’autre chose ? Aucune réponse ne nous est fournie, aucune analyse n’est amorcée. La simple énumération des activités proposées invite pourtant à la réflexion : « accrobranche, parapente, escape game et hydro-speed », parmi d’autres, pour les 12/14 ans en Savoie. C’est certes plaisant, mais surtout très onéreux. La plupart des familles qui partent l’été avec des enfants n’ont pas les moyens de s’offrir tout cela. Pourquoi dès lors choisir des organismes qui proposent et facturent toutes ces sorties, renchérissant le séjour et empêchant les enfants de milieux modestes de partir? Si c’est « tout ou rien », pour beaucoup de petits Juvisiens, c’est « rien ». D’autre part, aucune réflexion n’est menée sur les fa- milles. Les départs d’une seule journée sont une belle opportunité de plaisir partagé, ils sont l’occasion de construire des souvenirs heureux que les enfants pour- ront raconter dans la cour de récréation à la rentrée. Or cette offre pourtant essentielle est complètement né- gligée. Deux journées seulement sont proposées, avec la même destination. Les témoignages des années pré- cédentes et la baisse des inscriptions montrent qu’elles ne donnent pas satisfaction aux usagers. Ces derniers ne sont en rien associés au choix de la destination, ne sont pas accompagnés lors de la journée et parlent de « service minimum ». Il est temps que la Ville assume ses responsabilités vis- à-vis de l’enfance et de la jeunesse et qu’elle se soucie des oubliés des vacances ! Bernadette Avellano, Gabriel Brunier-Coulin, Sonia Kantiana, Alain Villemeur Un nouvel espace jeunesse ouvre ses portes en centre-ville ! Le 8 juillet prochain, le nouvel espace jeunesse Arnaud Beltrame accueillera les Juvisiennes et les Juvisiens âgés de 12 à 25 ans. Répondant à un double objectif, celui d’être un lieu d’animation et un point ressources, cette nouvelle structure permet à notre jeunesse de retrouver un lieu d’accueil en centre-ville, dans un bâ- timent emblématique de Juvisy : l’ancien Centre Dé- partemental de Prévention Santé (CDPS), que les plus anciens appellent encore « le dispensaire » ! Si des soins ne seront bien évidemment plus dispen- sés dans ce lieu, en revanche, notre jeunesse y retrou- vera toutes les informations qui leur sont nécessaires pour répondre à leurs questions et les aider à avancer dans la vie. Qu’il s’agisse de formation professionnelle, de coaching en vue d’un entretien de recrutement, d’orientation et même de santé, la municipalité a sou- haité faire de cet espace un lieu où se conjugue convi- vialité et accompagnement vers l’âge adulte. Aux côtés de l’IFAC, notre prestataire en charge de l’ani- mation pour les jeunes qui propose des programmes d’activités, de sorties et de séjours de vacances, deux agents municipaux sont désormais installés dans les locaux. Deux agents bien connus des jeunes ont ainsi la tâche d’accueillir ces derniers, de les orienter, de les accompagner et de mettre en place des projets en lien avec nos partenaires institutionnels. Ainsi, l’associa- tion de prévention spécialisée Emergence, la Mission Locale, le PLIe, Pôle Emploi ou ponctuellement les praticiens de la Maison de Santé assureront des perma- nences au sein de l’espace Arnaud Beltrame. L’espace Arnaud Beltrame, c’est aussi un étage dédié à nos associations qui pourront s’y réunir dans des locaux modernes et confortables, proposer des ac- tivités aux habitants et préparer les actions qu’elles mènent en partenariat avec la Ville. Le nom de ce lieu n’est pas neutre non plus. Quand nous avons cherché comment baptiser cet espace jeu- nesse et associatif, ce point de repère pour les jeunes et pour les bénévoles qui se mobilisent pour le bien commun, il nous est vite apparu nécessaire de faire ré- férence à un personnage emblématique. Le nom du Co- lonel Beltrame s’est très vite imposé. Arnaud Beltrame, c’est d’abord un parcours, celui d’un jeune Français qui a toujours voulu servir et qui s’est donné les moyens de réussir. C’est aussi un engagement fondé sur des va- leurs françaises, républicaines et humanistes chevillées au corps. C’est enfin le destin d’un homme courageux, qui symbolise l’abnégation, parfois jusqu’au sacrifice suprême, de celles et ceux, gendarmes, militaires, po- liciers et pompiers, qui nous protègent. À l’heure où les divisions profitent aux ennemis de la République, le nom d’Arnaud Beltrame est aussi un point de repère rassembleur pour toute une nation, et particulièrement notre jeunesse. Enfin, nous voulons rappeler également que la réno- vation et la transformation de cet équipement s’inscrit dans un plan plus large sur lequel travaillent la Ville et le Département de l’Essonne, ancien propriétaire du CDPS. L’acquisition par la municipalité du bâtiment est à mettre en regard avec la future cession des locaux lui appartenant rue du Docteur Vinot au Service Départe- mental d’Incendie et de Secours, en vue d’agrandir et de moderniser la caserne de nos sapeurs-pompiers… d’autres jeunes dont le courage et l’abnégation font honneur à notre pays et donnent foi dans l’avenir. Les élus de la majorité municipale « Juvisy nous unit ! » Difficile de rendre hommage à un maire disparu, surtout lorsque celui-ci, ayant officié pendant plus de 20 ans (1977 à 1998), a marqué durablement la ville de Juvisy, sans tomber dans l’hagiographie. Bien sûr, on trouvera toujours à redire, sur telle ou telle décision. Il n’empêche ! On ne peut que saluer un homme de convictions pour lequel l’éducation, lerenforcementdesservicespublics, la préservation de l’environnement, le dialogue avec les autres cultures représentaient des points forts dans lesquels nous nous reconnaissons encore aujourd’hui. André Bussery accompagnait les enseignants dans leurs projets pédagogiques. Et les budgets suivaient… Il a facilité les partenariats entre écoles, Conservatoire de musique, école d’arts Camille Lambert. Partisan d’une restauration scolaire de qualité, il a défendu le principe des cuisines centrales, menus élaborés avec des diététiciennes, des parents délégués, des enfants, quotient familial… Promoteur des services publics, Il a créé, avec ses équipes, des crèches, des écoles, des maisons de quartier, le centre de loisirs, de nombreux services d’aide à domicile. Ecologiste avant l’heure, il fut l’ un des initiateurs d’une gestion publique et écologique des déchets, soutint la création de la base de loisirs et sa gestion intercommu- nale, participa à la sauvegarde des espaces verts, mit en place des lignes de bus pour relier tous les quartiers au centre-ville et à la gare. En créant l’Atelier Public d’Aménagement de Juvisy, il a permis que les projets de son équipe se concrétisent avec des Juvisiens devenus acteurs de l’avenir de leur ville, bel exemple de démocratie participative ! André Bussery est aussi à l’origine, avec le collectif Tiers-Monde, de la création de l’association Juvisy- Tillabéri et de la coopération décentralisée liant notre ville à cette commune urbaine des bords du Niger, partageant ainsi son amour pour l’Afrique. Comme sa génération, marquée par la guerre, il était conscient que la paix ne pouvait se construire qu’à travers des liens forts et son engagement dans l’asso- ciation Juvisy-Thale avait pour objectif d’entretenir l’amitié franco-allemande. André Bussery était un grand défenseur de l’émanci- pation par la culture : accès à tous au Conservatoire de musique avec prêts d’instruments, concerts avec participation des écoles, initiation à l’art contemporain à Camille Lambert, création du cinéma A. Varda, de la médiathèque R. Queneau… Beau bilan, sur des principes que nous nous efforçons de rappeler, sans relâche ! Laurence Gauthier et André Plas Union populaire de Juvisy

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