Ensemble # 25 | Juvisy Mag | Novembre 2023

14 • Ensemble #25 • Novembre 2023 Rencontre avec Raymond Soligo et Lamia Bensarsa Reda : Transmettre avant tout ! Reconnues et particulièrement appréciées par les habitants et les associations, les cérémonies mémorielles juvisiennes font l’objet d’un travail de longue haleine qui implique tout autant les élus du Conseil Municipal et du Conseil Municipal des Enfants que les services municipaux. Nous avons rencontré Raymond Soligo et Lamia Bensarsa Reda afin qu’ils nous en disent un peu plus sur l’action de la Ville en termes de transmission de la mémoire. Ensemble : On le voit chaque année, les grandes commémorations organisées par la Ville suscitent l'intérêt des habitants. Comment expliquez-vous cela? Raymond Soligo : Cela tient à plusieurs raisons. La première, c’est que les Français sont très attachés à leur Histoire. Pour nous, commémorer, c’est non seulement se recueillir en souvenir des morts et des victimes, mais c’est aussi parler d’Histoire en mettant en perspective celle-ci avec le présent. Je pense aussi que dans le monde complexe dans lequel nous vivons, avec tous les conflits et les attentats dont les actualités témoignent, l’Histoire donne justement des clés de compréhension. Ensemble : N’y a-t-il pas trop de commé- morations ? Raymond Soligo : En effet, c’est un vrai sujet qui suscite des débats passionnants. D’ailleurs, il n’est pas toujours facile pour les communes de les organiser matériellement parlant. Cependant, même si le seul 11 novembre célèbre aussi la mémoire de tous les morts de la Nation en plus de l’armistice de 1918, nous pensons, autant que faire se peut, qu’il est important de commémorer d’autres dates. Cela permet vraiment de tra- vailler sur des faits précis, sur une chrono- logie, notamment avec les enfants du CME. Ensemble : Comment ne pas tomber dans une forme de moment convenu et répétitif ? Lamia Bensarsa Reda : Vous avez raison, la routine est certainement le véritable écueil du travail de mémoire, mais charge à nous justement de faire de chaque cé- lébration un moment unique. À Juvisy, vous n’entendrez jamais chaque année le même discours du Maire ou du maître de cérémonie. Chacune de nos prises de parole est unique et traite d’un angle nouveau. Le 11 novembre par exemple, nous travail- lons sur une exposition thématique diffé- rente. Cette année, nous présenterons une exposition consacrée aux distractions des soldats de la Grande Guerre. Depuis deux ans aussi, dans le contexte terroriste que nous connaissons, nous avons décidé de célébrer la Journée nationale d’hommage aux victimes du terrorisme le 13mars. Après les horreurs commises en Israël le 7 octobre et l'assassinat de Dominique Bernard le 13 octobre dernier, il est fondamental pour nous de célébrer leurs mémoires, mais aussi d'énoncer clairement qui sont nos vé- ritables ennemis, quand d'autres refusent parfois de nommer les choses. Ensemble : En 2024, cela fera 80 ans que Juvisy a été bombardée. Avez-vous prévu une cérémonie particulière ? Lamia Bensarsa Reda : La commémora- tion du bombardement de la ville est un événement qui tient une place à part dans le cœur des Juvisiens. Bien évidemment, nous avons déjà commencé à travailler à l’organisation de cet anniversaire. Je ne peux pas vous communiquer les contours exacts de la cérémonie, mais attendez-vous à des surprises. Dossier : mémoire : commémorer et transmettre QUE CÉLÈBRE-T-ON EXACTEMENT LE 11 NOVEMBRE ? À l’instar d’autres pays, la France commémore le 11 novembre, date de la signature de l’armistice de 1918 qui mit fin à la Première Guerre mondiale. À cette occasion, nous rendons hommage aux soldats morts au combat durant ce conflit. Cette cérémonie sera officialisée dès le 11 novembre 1920, jour où la Nation rendit les honneurs militaires funèbres au soldat inconnu. Depuis 1922, le 11 novembre est un jour férié qui commémore la victoire et la paix. Depuis 2012, la République française rend également hommage ce jour-là à tous les "morts pour la France".

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