Ensemble # 19 | Juvisy Mag | Avril 2023

27 • Ensemble #19 • Avril 2023 Groupe Juvisy nous unit ! (Majorité municipale) Tribunes Le collectif « Union populaire de Juvisy » Le groupe Juvisy Écologique et Solidaire Des paroles aux actes Le 8 mars avait lieu la journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Mais que valent de grandes déclarations de principe sur la place des femmes dans la société quand les actes ne suivent pas les paroles ! Se battre pour une société plus juste, une égalité réelle des salaires, ne pas se trouver dans le camp de ceux qui imposent une réforme des retraites dont les premières victimes seront les femmes et les précaires, avec des pensions au rabais à cause de carrières hachées, c’est d’abord cela, un féminisme bien pensé : créer les conditions qui permettront aux femmes de se saisir de leur vie et d’en devenir actrices au lieu qu’elles subissent, dans leur grande majorité, des conditions matérielles et morales indignes. C’est très bien de parler au nom des femmes, mais, des paroles aux actes, il y a un grand pas ! Les mesures proposées à Juvisy autour de l’égalité filles-garçons sont fort sympathiques mais elles ne s’attaquent qu’à la partie émergée de l’iceberg. Défendre le droit des femmes, c’est d’abord s’attaquer aux racines de la pauvreté. Et la première mesure « efficace » pour plus d’égalité, c’est de revenir sur le calcul du quotient familial , de baisser les tarifs sociaux afin de prendre en compte les effets de l’inflation et de la crise énergétique pour soutenir davantage les familles les plus fragiles qui sont souvent des familles mono parentales gérées par…des femmes . Tout ceci a déjà été dit et redit depuis plus de 4 ans que nous siégeons au conseil municipal et que nous signons ces tribunes. Dans le même temps, diviser par 4 la subvention à l’ACJ, d’après le projet d’orientation budgétaire qui nous a été présenté lors du dernier CM pour 2023, c’est condamner de nombreuses mères de famille isolées du plateau à se retrouver plus isolées encore… sans aides ni soutien, dans un contexte de crise sans précédent. Quelle vision du monde auront les enfants de ces familles entourés de femmes s’épuisant à la tâche pour subvenir à leurs besoins ? Sans compter le déni démocratique consistant à ne pas même consulter l’association en question, ceci sans attendre l’étude montrant l’impact de son action ! De la même façon , organiser la fête du printemps au parc Camille Flammarion est une belle initiative mais , pendant ce temps là, le budget pour 2023 montre que la somme destinée à des travaux pour la conservation de ce même Observatoire, votée l’an passé, n’a pas été utilisée. Alors, où sont les priorités ? Dans la commu- nication ou dans la réalité ? Dans les paroles ou dans les actes ? Laurence Gauthier et André Plas Union populaire de Juvisy Fibre optique : pourquoi tant de problèmes ? Juvisy est restée longtemps à l’écart de l’Internet très haut débit. En effet, à l’époque où l’ADSL montait en puissance, l’éloignement des raccordements faisait qu’un Juvisien disposait d’un débit de téléchargement bien moindre que les habitants des villes voisines. À l’époque (avant 2015/2016), il n’était pas rare de devoir choisir entre l’ordinateur et la télévision pour profiter du haut débit, une situation impensable à l’heure du multi-écrans ! Grâce à l’engagement de la municipalité conduite par Robin Reda en 2014, Juvisy a su prendre le tournant du déploiement de la fibre optique grâce à l’accord national entre les opérateurs SFR et Orange. Notre ville s’est trouvée en pole position du déploiement de la fibre en dédommagement de ce retard accumulé sur le haut débit. C’est ainsi que nous sommes parvenus à connecter la ville à la fibre optique en un temps record quand d’autres territoires attendent encore l’arrivée des câbles. Mais ce développement rapide et massif à l’échelle national a son revers. Aujourd’hui, le bon fonction- nement de la fibre optique cale sur deux obstacles majeurs. D’un côté, certains habitants restent encore à l’écart du déploiement de la fibre optique en raison de difficultés de raccordement, notamment car celui-ci a un coût non négligeable pour les opérateurs. De l’autre, la réglementation impose que les points de raccordement – les fameuses armoires – soient ouvertes à tous les opérateurs commerciaux. Au nom de la libre concurrence, cette situation entraîne des in- terventions plus ou moins rigoureuses de techniciens souvent sous-traitants. Les déconnexions sont fréquentes et irritent à juste titre des quartiers entiers ! Dans l’époque post-covid et à l’heure du télétravail, il est impensable de ne pas avoir un accès fiable et permanent à l’Internet haut débit, à l’instar de l’eau ou de l’électricité ! Les opérateurs doivent donc finir le travail qu’ils ont commencé. C’est pourquoi des discussions sont actuellement en cours à l’échelle nationale entre l’État et les opérateurs pour faciliter les « derniers kilomètres » de la fibre. Si la Ville de Juvisy n’a pas de pouvoir pour contraindre SFR (groupe Altice) de peaufiner les raccordements à l’échelle locale, elle alerte l’opérateur très réguliè- rement par la voix de Mme le Maire et des élus et fait remonter lesproblèmesauprèsde l’ARCEP, legendarme des télécoms. Grâce aux signalements remontés par les habitants, ce suivi proactif des problèmes permet de résoudre la plupart des situations. Pour autant, comme n’importe quel abonné, la Ville est tributaire du bon vouloir des opérateurs et ne peut pas superviser la qualité de leurs interventions. C’est pour cela que Madame Le Maire a prévu de recevoir très prochaine- ment l’ensemble des opérateurs pour faire le point sur le déploiement de la fibre, pour exiger la remise en état des armoires et leur mise en sécurité mais aussi de leur faire état de toutes les problématiques qui lui sont remontées régulièrement notamment les coupures régulières que subissent bon nombre d’entre vous. La fibre optique est un élément d’attractivité pour une ville, pour ses résidents, ses commerçants et ceux qui souhaitent créer et entreprendre. Nous nous réjouissons de ne plus être les oubliés du très haut débit à 20 minutes de Paris. Mais nous sommes aussi vigilants à conserver une vraie qualité de service dans la durée ! Les élus de la majorité municipale « Juvisy nous unit ! » Un joyau de notre patrimoine immatériel en péril ! Le conseil municipal de février a examiné le renouvel- lement de la Convention entre la ville et l’Association Culture et Jeunesse de Juvisy. Si la nouvelle convention prévoit les mêmes missions que la précédente, notamment d'animation et de cohésion sociale sur la ville, la subvention correspondante de la ville est en très forte diminution (- 50%), ceci, en totale contra- diction avec l’annonce faite d’une stabilité du budget consacré au soutien des associations de la ville. Pourquoi un tel acharnement contre un élément important du patrimoine immatériel de notre commune ? On peut effectivement parler d’acharnement puisque cette drastique diminution intervient deux ans après une diminution de même importance ayant déjà fortement fragilisée l’ACJ, association d'Éducation Populaire, fondée à Juvisy au début des années 60, agréée comme MJC en 2009 et soutenue par la CAF, qui vient de lui renouveler son agrément « Espace de Vie Sociale ». Cette sanction n’est pas justifiée par le bilan d’activité de l’association qui a été en première ligne lors de la crise sanitaire du COVID en apportant son soutien à beaucoup de Juvisiens en difficulté. La méthode est également détestable car l’associa- tion n’a pas été prévenue et se retrouve ainsi informée en cours d’année. Elle va ainsi devoir faire face à une situation financière critique sans avoir pu l’anticiper. Cet acharnement est malveillant. Il met en péril des projets pour les habitants de la commune et, en particulier, ceux du plateau, au moment où ce quartier vient de voir l'arrêt d'activité de trois associations et des décisions de la ville préjudiciables pour son école. Y-aurait-il aux yeux de la majorité municipale des bonnes et des mauvaises associations comme il y aurait des « bons et des méchants élus au conseil municipal»? Un constat s’impose : comme beaucoup de villes dirigées par la droite et l’extrême-droite, Juvisy s’en prend à l’idée d’une éducation populaire qui tente de promouvoir une société égalitaire, juste, solidaire, écologique et inclusive où chacun et chacune peut vivre dans la dignité, construire sa place, avoir un rôle, trouver son utilité sociale. Ces valeurs républicaines, universalistes et progressistes révulsent certains. Pour notre part, nous les faisons toujours nôtres. Bernadette Avellano, Gabriel Brunier-Coulin, Jean-Michel Costes, Alain Villemeur

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