Ensemble # 13 | Juvisy Mag | Octobre 2022
21 • Ensemble #13 • Octobre 2022 Frédéric Firmin, quand le Jazz était là… PORTRAIT A près 35 ans passés au conservatoire, Frédéric Firmin a pris une retraite bien méritée en juillet dernier. C’est parce que ce professeur génial, ce prodige de la batterie restera dans les mémoires juvisiennes comme un homme d’une rare gentillesse et d’une grande élégance que nous avons souhaité lui consacrer ce portrait. « Quand je me retourne, je m’aperçois de tout ce que nous avons fait ! » De ses 35 années passées à enseigner la batterie au sein du conservatoire Marius Constant, Frédéric Firmin garde des souvenirs émus et précis dont il parle le plus souvent à la première personne du pluriel. Musicien de jazz reconnu, il n’a jamais bien fait la différence entre la musique qu’il offre au public sur les plus grandes scènes et les festivals les plus prestigieux, avec les cours qu’il a donnés avec passion durant toute sa vie de professeur. Lors de notre entretien, nous avons tenté de compter le nombre d’élèves à qui il a enseigné la batterie… « C’est vertigineux ! Je n’arrive même pas à les dénombrer. » Si certains sont devenus des musiciens professionnels, Frédéric est cependant fier de chacun d’eux. « Dès que cela a été possible, j’ai fait participer mes élèves à des projets audacieux en leur donnant le goût des représentations. Je pense notamment à Quartet Elan, ce disque enregistré à la salle Lino Ventura d'Athis-Mons, sur lequel deux morceaux sont interprétés par des élèves…C’était fantastique ! » Mais ce qui reste comme le plus beau souvenir de Frédéric, c’est l’aventure de la fanfare « Des d’où ? Dingues » avec laquelle il a sillonné les routes de France de 1997 à 2005 et qui regroupait des passionnés de musique. « Avec le trompettiste Andrew Cocker, nous avons commencé à la grande époque des fanfares. Nous nous sommes produits partout ! En Essonne d’abord, mais aussi dans toute la France. C’était un rêve ! Je veux profiter de cet entretien pour remercier chacun des musiciens de cette formation. » La passion de Frédéric Firmin pour la musique, les percussions notamment, remonte à son enfance antillaise. « Je suis originaire de Martinique, où l’on joue du Bel air, et de Guadeloupe, la patrie du Gwo Ka. Tout petit, j’ai été bercé par la musique des Caraïbes et c’est au lycée que j’ai eu la révélation de la batterie et surtout du jazz dont je suis tombé amoureux. Je suis un batteur de jazz ! » Avec une discographie construite ces trente dernières années et reconnue par les passionnés de jazz les plus exigeants, à l’âge de la retraite Frédéric souhaite poursuivre et intensifier ses projets musicaux. « Mon épouse et moi avons acheté une maison dans l’Yonne où nous travaillons sur plusieurs projets, notamment avec le collectif Senecio. Je travaille aussi avec deux autres musiciens et un comédien sur « Ravel in jazz » mais aussi sur des projets ponctuels avec Julie et Etienne, deux comparses au sein de JEF, notre trio de jazz.» Frédéric est surtout un passeur de savoir pour qui l’enseignement et la formation font partie de son expression artistique. A 65 ans, il nous avoue avoir très envie de continuer à transmettre sa passion d’une autre manière, pourquoi pas en travaillant avec des jeunes musiciens. « Je ne serai jamais avare de conseils, car je sais à quel point la transmission est précieuse. C’est l’essence même du jazz ! » Qui sait, il n’y aurait rien d’étonnant à voir le nom de Frédéric Firmin dans une future programmation culturelle des Bords de Scènes…Ce serait vraiment un immense plaisir et un grand honneur de vous recevoir, cher Frédéric ! En attendant, nous vous remercions pour tout ce que vous avez offert à vos élèves et à votre public et nous vous souhaitons une très belle retraite.
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