Ensemble # 3 | Juvisy Mag | Novembre 2021

27 • Ensemble #3 • Novembre 2021 Le collectif « Juvisy, relevons le défi citoyen ! » Groupe Juvisy nous unit ! (Majorité municipale) Le groupe Juvisy Écologique et Solidaire Le PLU (Plan local d’urbanisme), encore et toujours! Lors du dernier CM du 30/09/2021, nous nous sommes prononcés sur la Convention d’Intervention Foncière que la commune de Juvisy veut signer avec l’Etablissement Public Foncier d’Ile de France (EPFIF). C’est un outil de portage, qui permet de maîtriser le foncier en utilisant le droit de préemption, en accompagnant financièrement la commune etc. Cela permet notamment de lutter contre l’habitat indigne. Objectifs louables! Maisils’agitaussidedébloquerdufoncierconstructible, d’accompagner les « Maires bâtisseurs » et de favoriser la production de logements. Maîtriser le foncier dans notre ville est un objectif honorable : oui, mais pour quoi faire ? Les périmètres envisagés sont la N7, le centre-ville et le quartier de la gare, quartiers déjà très denses où les difficultés de circulation ne sont plus à démontrer… Cette opération concernerait 4 hectares, la densité pouvant atteindre 150 logements/hectare soit 600 logements. Ceci supposerait un afflux de population extrêmement important : 600 logements, c’est 600 foyers à accueillir. Juvisy, ville déjà la plus peuplée de l’Essonne - plus de 8000 hab /km2, plus de 87% d’espaces construits, en a-t-elle les moyens ? On constate déjà qu’elle est asphyxiée par une circulation importante tant de voitures que de piétons ? Quant aux vélos, ils n’ont pas encore leur place dans notre ville. Et qu’en sera-t-il des services publics déjà à la baisse, des écoles sans parler de l’accès à la santé ? Ce type d’opération ne doit-il pas être précédé d’une réflexion urbanistique globale sur la ville pour aboutir à un véritable projet de ville ? Les immeubles de la rue d’E.d’Orvesoffrentuntristeexemplede ladénaturation de notre patrimoine architectural. Tout le monde peut constater les dégâts d’une opération mal pensée. D’autre part, le volet démocratique nous préoccupe. Qui va prendre les décisions ? Qui va modeler la ville de demain ? Comment les Juvisiens vont-ils être associés ? Nous nous sommes toujours opposés au bétonnage de la ville. Nous réclamons un moratoire sur les prochains projets immobiliers, la création d’un bureau d’études d’urbanisme et l’ouverture d’un chantier de réflexion ouvert aux Juvisiens qui pourraient ainsi réfléchir ensemble à la ville de demain qu’ils souhaiteraient. En conséquence, nous avons voté contre cette convention qui équivaudrait, dans le contexte actuel, à accorder un blanc-seing à la majorité municipale dont nous ne connaissons pas les projets urbanistiques. Laurence Gauthier et André Plas Taxe foncière : la réforme ratée des impôts locaux ! Jusqu’à présent, les communes disposaient de deux principales sources de revenus : la taxe d’habitation et la taxe foncière. Mais la suppression de la première est une illusion qui se traduit aujourd’hui par une fiscalité plus lourde sur les classes moyennes propriétaires de leur habitation. Calculée sur la valeur des logements il y a plus de 50 ans, la taxe d’habitation n’était pas un impôt local satisfaisant. Elle avait cependant le mérite d’être payée quasiment par tous les habitants, propriétaires comme locataires. Certaines catégories en étaient déjà exemptées avant la réforme Macron, comme les plus bas revenus ou les retraités âgés. Avec sa suppression quasi-définitive, les villes ont perdu un levier de ressource très important. Le montant de taxe d’habitation qui n’est plus payé par le contribuable juvisien est désormais compensé d’une autre manière par l’État, mais cette somme est totalement figée dans le temps. Pour Juvisy, c’est près de 5 millions d’Euros par an sur lesquels nous n’avons plus la main ! Par conséquent, le dernier levier de financement de la commune reste la taxe foncière. Calculée également sur les valeurs immobilières de 1970, on pourrait lui faire le même procès d’injustice que la taxe d’habitation. Cerise sur le gâteau : elle n’est payée que par les propriétaires, c’est-à-dire par la moitié des habitants, qui sont aussi les mêmes à payer les restes de la taxe d’habitation. Autrement dit, 50% des Juvisiens paient désormais 100% des impôts locaux ! A Juvisy, nous pouvons nous targuer de ne pas avoir augmenté la taxe foncière depuis 8 ans. C’est un exploit alors que les moyens se raréfient pour les collectivités locales. Malheureusement certaines parts « variables» de la taxe foncière nous échappent. C’est le cas par exemple de la Taxe d’Enlèvement sur les Ordures Ménagères (TEOM) fixée par l’intercommunalité du Grand-Orly Seine-Bièvre regroupant 24 communes de l’Essonne et du Val-de-Marne autour notamment de la gestion des déchets. L’augmentation récente de cette TEOM, acquittée en même temps que la taxe foncière de la ville, a fait mécaniquement augmenter la facture. En tant que Maire de Juvisy, Lamia Bensarsa Reda s’est opposée avec force à cette hausse voulue et votée par certains maires de gauche voisins comme celui d’Athis- Mons ou de Savigny-sur-Orge. Décidément, la chasse aux propriétaires continue et M. Macron sera passé totalement à côté d’une réforme juste des impôts locaux ! Les élus de la majorité municipale « Juvisy nous unit ! » Une démocratie participative à Juvisy, c’est possible ! Comme nous l’avons déjà évoqué, Il est prévu d’ici la fin de l’année de modifier partiellement le plan local d’urbanisme (PLU), document qui définit un projet global d'urbanisme et d'aménagement de notre ville et qui fixe en conséquence les règles générales d'utilisation du sol sur le territoire de Juvisy. Cette modification sera partielle et technique et ne répondra pas à l’attente des Juvisiens, celle d’être consultés sur les grandes orientions de l’urbanisme de demain pour leur ville. La méthode que nous propose la majorité municipale est la suivante : réunions publiques d’information et enquêted’utilitépublique.Cen’estnisuffisant(dialogue à sens unique avec comme seules expressions, celles de quelques Juvisiens habitués aux procédures administratives et à l’aise pour s’exprimer en public), ni pertinent (il faut d’abord débattre des grandes orientations du devenir de Juvisy avant d’élaborer et de soumettre pour avis un projet technique). Élues et élus de l’opposition, au-delà de la simple critique, nous faisons une proposition, celle d’oser mettre en œuvre de nouvelles procédures de consultation des citoyens, pour faire vivre une démocratie participative. Ceci existe et a fait ses preuves ailleurs. Recenser les préoccupations et les questions que les Juvisiennes et les Juvisiens se posent sur le devenir de leur ville, en termes de constructions, de services publics, de transports, par différents canaux d’information et techniques de recueil d’avis : enquête postale, forum en ligne, panel citoyens. Une consultation citoyenne pourrait être cadrée par un comité de pilotage composé d’élus de toutes tendances et d’associations volontaires. Un panel citoyens pourrait être formé avec des habitants représentatifs de la population sur des critères de parité, de quartier de résidence et d'âge. Ces citoyens, « experts » de leur quotidien et de leur territoire, seraient formés aux enjeux du sujet, travailleraient en atelier avec l’aide de services techniques et rédigeraient un avis consensuel ou des avis alternatifs sur lesquels se faire prononcer l’ensemble de la population. Entre la situation actuelle et une vraie démocratie participative, il peut y avoir des étapes à franchir. Nous sommes prêts à nous y engager et à faire des propositions si la majorité municipale s’engage dans cette voie non partisane, au service de tous. Bernadette Avellano, Jean-Michel Costes, Coline Rogue, Alain Villemeur Tribunes

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