Juvisy Mag | juin 2021

15 // 299 // Juin 2021 // Magazine d’informations municipales CULTURE / MÉMOIRE L’appel du 18 juin 1940 L’Appel du 18 juin est le premier discours prononcé par Charles de Gaulle à la radio anglaise. Avec ce texte, le Général invite tous les militaires, ingénieurs ou ouvriers français spécialistes de l'armement qui se trouvent en territoire britannique à se mettre en rapport avec lui pour continuer le combat contre l'Allemagne. Avant même l’entrée en guerre des Soviétiques, qui ont signé un pacte de non-agression avec Hitler, et des Américains, le Général prédit dans ce discours la mondialisation de la guerre. Peu de gens ont entendu l’Appel du 18 juin, mais cet événement est devenu l’acte fondateur de la Résistance au nazisme et du sursaut d’une France mise à terre par la défaite de mai-juin 40. Il n’existe pas de photographie de l’Appel. La photo communément utilisée pour l’illustrer a été prise postérieurement. Commémoration de l’Appel du 18 juin 1940 Vendredi 18 juin 2021, 18h30 Impasse Blaise Pascal + d’infos : 01 69 12 50 56 Le monument portera une plaque pour lui rendre hommage. Si l’actuelle pierre a au moins le mérite d’exister, il faut bien avouer qu’elle est très mal identifiée par les habitants et les personnes venues de l’extérieur. Dans la perspective du bassin du Miroir et des escaliers montant au Parc des Grottes, le nouveau monument sera particulièrement visible et valorisant pour le quartier. À quoi va ressembler la nouvelle stèle ? LBR : C’est une allégorie de l’Appel, au sens littéral du terme, comme dans la symbolique de ce grand moment de notre histoire. Nous avons fait confiance au sculpteur Gaétan Ader, qui voulait matérialiser les ondes du micro de la BBC. Celles-ci s’échappent d’un médaillon de bronze représentant la célèbre photo du Général et s’étendent sur une croix de Lorraine évidée. Elles semblent rayonner, comme elles l’ont fait en 1940 en franchissant la Manche. C’est non seulement très beau, mais c’est aussi une représentation unique. L’ensemble surmontera un socle sur lequel sera scellée une plaque. Connaissez-vous le sculpteur, Monsieur Ader ? LBR : Pas personnellement, mais son travail oui ! C’est un très grand artiste essonnien qui a travaillé pour la Monnaie de Paris et qui a déjà réalisé des monuments sur les plages du Débarquement. C’est aussi un peintre et un illustrateur de grand talent qui est très engagé dans la transmission de la mémoire avec les anciens combattants. Il a tout de suite accepté de travailler pour notre projet en imaginant avec le fondeur des solutions innovantes en termes de matériaux et de techniques de réalisation. Au-delà de la représentation symbolique, quel message souhaite donner la Ville avec cette stèle ? LBR : Cette stèle est en quelque sorte la matérialisation de ce que nous faisons collectivement depuis des années à Juvisy. Elle est le symbole de l’esprit de partage et de transmission qui nous anime. Nous arrivons à un moment clé de notre histoire car les derniers témoins disparaissent. Il y a quelques jours, c’est Hubert Faure**, l’avant-dernier survivant du commando Kieffer*** qui nous quittait. Ces grandes voix laissent un vide immense et il nous incombe qu’elles ne tombent pas dans l’oubli et l’indifférence, car les tentations sont grandes aujourd’hui de réécrire l’Histoire. * Simon Epstein est historien et économiste. Il est l’auteur de Un paradoxe français : antiracistes dans la Collaboration, antisémites dans la Résistance . ** Né en 1914, Hubert Faure nous a quittés le 17 avril dernier. *** Commando de Français libre qui ont débarqué le 6 juin 1944 sous les ordres de Philippe Kieffer. Gaétan Ader, sculpteur Né à Etampes en 1948, Gaëtan Ader poursuit une carrière artistique déjà longue et fertile en productions variées. Éclectique dans son inspiration et sa formation, à l’école de Philippe Lejeune autant que de Jacques Faizant, Gaëtan Ader l’est aussi en matière de techniques. De la peinture à la médaille en passant par la sculpture, c’est un artiste touche-à-tout de génie qui s’inspire de ses passions pour créer. Gaétan Ader est passionné par l’Égypte ancienne, la culture amérindienne et l’histoire des deux guerres mondiales. « La commande qui m’a été faite par la Ville de Juvisy m’a ramené dans mes années de jeune homme, quand j’ai rencontré le Général de Gaulle, venu en visite à Étampes. Au-delà de cette anecdote, je suis toujours honoré de servir un projet historique. »

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