Juvisy Mag | mars 2021

// 296 // Mars 2021 / / Magazine d’informations municipales 6 DOSSIER Parfois, il suffit de baisser le regard vers le sol pour être surpris. Au hasard de vos promenades dans les parcs de la ville, si vous avez l’œil un tantinet averti, vous risquez de découvrir de véritables joyaux floristiques, parmi lesquels la Tulipe sauvage. FLORE Juvisy et ses espèces végétales protégées… Le conservatoire Botanique National du Bassin Parisien (CBNBP) recense à Juvisy une espèce très rare qui fait aujourd’hui l’objet d’une protection particulière au niveau national : la Tulipe sauvage, sous espèce tulipe des bois (tulipa sylvestris ssp sylvestris - Photo encadrée) « La Tulipe des bois est une invitée de marque de nos parcs, particulièrement le parc aux Oiseaux, déclare Valérie Roques. Elle compte parmi les 17 espèces recensées et classées en déterminantes ZNIEFF, c’est-à-dire que leur présence est un critère pour le classement de l’espace en Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique ou Floristique, et parmi les deux observées après 2000 avec le Cétérach (Asplenium ceterach). Toutefois, elle est la seule espèce figurant également sur la liste rouge des espèces menacées en France, donc protégée au niveau national. Sa présence est un indicateur de la préservation de son habitat et de la qualité environnementale de ce parc, grâce notamment à la mise en place de la gestion naturelle des espaces verts. En revanche, les 15 autres espèces signalées ont été vues avant 2000 et non recensées depuis. » Cette absence d’information récente sur la présence de ces plantes rares peut avoir deux raisons : soit elles ont réellement disparu de Juvisy, soit elles se sont maintenues mais ce sont les relevés botaniques qui se sont raréfiés. Ceci est aussi une réalité et pose la question du manque de connaissance de notre patrimoine floristique. À cette liste d’espèces rares et fragiles, il faut ajouter la Jusquiame noire (hyoscarpus niger) répertoriée en 2010 et classée en liste rouge régionale. « Nous nous sommes récemment rapprochés du CBNBP*, qui dépend du Muséum d’Histoire Naturelle, pour qu’il répertorie la rarissime Sauge verveine, dont la présence à Juvisy a été attestée par le célèbre botaniste Jean Guittet, invité par la Ville en 2008. Cette espèce n’est présente qu’à quelques rares endroits dans le département de l’Essonne et nous souhaitons que sa présence à Juvisy soit officielle ! » Enfin, il faut souligner que la biodiversité ordinaire se porte aussi très bien à Juvisy. Les espèces communes sont tout aussi importantes, car la richesse d’un patrimoine végétal réside dans sa diversité. *Conservatoire National botanique du bassin parisien : cbnbp.mnhn.fr + d’infos : 01 69 12 32 74 SCIENCE BOTANIQUE Jean Guittet, quand le plus grand botaniste découvrait des espèces à Juvisy. Jean Guittet a été l’un des plus éminents professeurs agrégés de sciences naturelles français. Maître de conférence en écologie végétale à l’Université Paris XI Orsay, avec Gérard Arnal, il a rédigé l’Atlas de la flore sauvage du Département de l’Essonne, paru en 2004 en partenariat avec le Conseil départemental. C’est en 2008, lors d’une visite de travail à Juvisy organisée par la municipalité de l’époque qu’il a découvert la sauge verveine dans le Parc Flammarion. Il a aussi transmis à la Ville la « liste des espèces de la faune sauvage de Juvisy-sur-Orge ». PROTECTION ENVIRONNEMENTALE Juvisy s’inscrit dans le projet Biodiversité de la Métropole Juvisy s’intéresse à l’élaboration du projet de la Métropole pour lutter contre l’érosion de la biodiversité et améliorer le cadre de vie. • Réalisation d’un atlas de la biodiversité métropolitaine, • élaboration d’un plan biodiversité, • mise en œuvre d’actions d’animation et de dispositifs de sciences participatives, • réalisation de projets de recherche en lien avec la biodiversité, • adhésion au pacte pour la préservation et la valorisation de la biodiversité essonnienne. « Juvisy est riche en termes de biodiversité, mais celle-ci n’est pas correctement recensée, déclare Valérie Roques. Au niveau de la connaissance des espèces végétales, seulement 25% du potentiel est recensé. Au niveau de la faune, c’est seulement 35%. Nous reviendrons vers les habitants à l’issue de nos travaux.» Valérie Roques Conseillère municipale Déléguée à la Préservation de la biodiversité et de l’environnement Tulipe sauvage par Cécile Desjardins