Juvisy Mag | Septembre 2020

16 // 290 // Septembre 2020 / / Magazine d’informations municipales COMMERCE DE PROXIMITÉ Sauvons notre commerce ! Alors que beaucoup ont théorisé la fin du commerce traditionnel de proximité, activité que l'on disait incapable de résister aux centres commerciaux et à Internet, force est de constater que ces derniers survivent encore. Répondant à une demande croissante de la clientèle, l’avenir des commerces de centre ville n’est certainement pas compromis. Bien que l'activité privée ne relève pas de l’action municipale, la Ville s’est engagée à soutenir le commerce de proximité. Nous avons rencontré Robin Reda, Député et conseiller municipal chargé du commerce local pour qu’il nous détaille les mesures que la municipalité compte prendre. JGP : Quel constat faites-vous aujourd’hui quant à la situation de notre commerce de proximité ? Robin Reda : Nous sommes à la croisée des chemins ; le commerce entre dans le futur, mieux encore, il est un des acteurs majeurs du changement de modèle économique de nos sociétés. Indéniablement, devant les grands bouleversements de l’environnement et du climat, nos modèles doivent radicalement changer. La crise sanitaire que nous vivons, notamment la période de confinement, a montré que la proximité commerciale était un atout majeur. Parmi les professions mobilisées, les commerçants alimentaires, les producteurs locaux ou encore les restaurateurs ont occupé une palce prépondérante pour nourrir les Français. Ce fut le cas à Juvisy ! Des habitants et des commerçants se sont organisés, utilisant notamment les réseaux sociaux, pour qu’il n’y ait pas de pénuries. Durant ces longues semaines, nous avons collectivement pris en compte la nécessité de consommer mieux et de limiter nos déplacements pour le faire. Tout cela, n'est qu'une redécouverte : c’est depuis toujours l’ADN de nos commerces locaux ! JGP : Qu’est-ce qui ex- plique la dégradation de notre offre commer- ciale depuis une ving- taine d’années ? Com- ment la Ville peut-elle intervenir ? Est-ce son rôle ? Robin Reda : Les facteurs sont multiples. Nous l’avons vu, les grandes surfaces, le e-commerce ont fragilisé nos commerces. C’est aussi une question de générations, certains commerçants n’ont pas pu ou eu la force de se réinventer à l’âge de la retraite. On les comprend aussi. Mais d’autres, ont justement su de s’adapter en mettant en avant leur professionnalisme, la qualité de leurs produits ou l’accueil personnalisé des clients. Mais ce qui les fragilise aussi, rendant le moindre projet infaisable, c’est le prix prohibitif des loyers et des baux. C’est aussi une législation trop permissive, qui ne donne pas le pouvoir aux élus de refuser l’installation de certains commerces médiocres, sandwicheries et autres ni de conduire rapidement des procédures administratives contre les contrevenants à l’hygiène, à la sécurité ou au tapage. Pour autant, nous n’avons jamais baissé les bras ! Certes, il ne s'agit pas de mettre en place une économie dirigée à Juvisy, mais il faut bien agir concrètement, car le commerce local est bien un vecteur de qualité de vie. Nous avons déjà utilisé par deux fois le levier de la préemption pour aider un commerce qualitatif à s’installer, nous soutenons nos associations de commerçants, nous avons été intraitables avec les enseignes peu scrupuleuses… Aujourd’hui, nous allons passer à la vitesse supérieure ! JGP : Qu’allez-vous faire dès maintenant ? Robin Reda : Dans un premier temps, il faut agir et donner un signal fort. Nous sommes d’ores et déjà en train de prendre le contrôle de locaux vacants pour ne pas qu'ils soient repris par des commerces dont nous n’avons pas besoin. Ce sujet a été très clairement explicité aux habitants durant la campagne, nous allons engager le budget communal pour préempter un certain nombre de locaux dans l’attente d’un projet commercial de qualité. C’est ce qui a été récemment fait avec Un grain dans la ville situé en lieu et place de l’ancien fleuriste du 39 Grande rue. De même, nous travaillons activement à la reprise des locaux de Cap Primeurs par un commerce de bouche. Dans les prochains mois, en lien avec les commerçants, nous allons créer un Office municipal du commerce et de l’artisanat pour favoriser les implantations de nouveaux commerces. À l’heure actuelle, du fait de la crise sanitaire, nous ne savons pas ce qu’il nous sera permis de faire en termes de manifestations publiques, mais nous continuerons à proposer des animations festives dans les quartiers, comme le marché de Noël. Enfin, je n’oublie pas la rue de Draveil, que nous allons rénover et aider à développer un commerce de qualité. COMMERCES

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