Juvisy Mag | Septembre 2020

13 Marie Simon PORTRAIT Les mains d’or Les plus beaux tableaux le seraient peut-être un peu moins s’ils étaient mal encadrés. Marie Simon travaille pour de grands musées ou de riches collectionneurs qui lui confient la restauration des cadres de leurs plus belles œuvres d’art. Nous avons rencontré une femme aussi passionnée que passionnante qui nous a parlé de son métier et des œuvres qu’elle contribue à révérer. Arrivée presque par hasard dans le monde très confidentiel des grands encadreurs, Marie Simon est littéralement tombée amoureuse de son travail. « Au départ, j’avais choisi des études de céramiste, mais cette voie n’offre que très peu de débouchés. Je me suis alors inscrite à l’école d’ameublement de Paris, La Bonne graine, où est enseigné un cursus de Doreur sur bois ornementiste. Moi qui ai toujours adoré le contact avec la matière, j’ai découvert un métier fantastique qui m’a permis d’apprendre des techniques très anciennes de restauration et de concilier ce que j’avais appris lors de mes études de céramiste. » Colle de peau de lapin, Blanc de Meudon, Bol d’Arménie… ne serait-ce que le nom des produits utilisés fait rêver ! Saviez-vous que pour dorer un cadre, il fallait compter 17 étapes ? Que la feuille d’or, une fois appliquée et brunie était polie à la pierre d’agathe ? Toutes ces techniques, Marie Simon les maîtrise à la perfection. Aujourd’hui, elle est cheffe restauratrice chez un grand encadreur parisien où elle travaille pour des musées, des collectionneurs fortunés ou des stars de cinéma. « Nous avons travaillé récemment pour François Pinault, Monica Bellucci ou encore pour restaurer le cadre du dernier Caravage qui a été découvert. Ce qui me plait le plus, c’est la proximité, voire l’intimité que j’ai la chance d’avoir avec des œuvres d’art merveilleuses. » Quand nous avons rencontré Marie, elle s’affairait sur le très beau miroir XVIII ème d’une amie juvsienne. Joignant de jolis gestes à la parole, elle nous a parlé de son métier avec une passion envoûtante.